Promenade au jardin

Me voici à peu près à mi-chemin de l’inventaire, et malgré le temps exigé par la tâche, je suis très contente du résultat. Au fur et à mesure que les oeuvres sont répertoriées, et regroupées selon un ordre chronologique ou thématique, un agréable sentiment de clarté se fait sentir. Non seulement je sais où se trouve chaque tableau ou dessin, mais je sais ce que j’en pense de façon plus objective car le temps m’a donné du recul.

Certaines oeuvres sont éliminées, moins que je ne le pensais, et c’est une agréable surprise. D’autres sont libérées de leurs cadres qui ne vont plus; je refais des emballages, et même quelque fois des retouches.

J’avais rangé ce tableau sans en être satisfaite, ne sachant trop ce qui clochait; en le sortant de l’étagère, j’ai eu envie de le reprendre. C’est toujours un peu hasardeux de reprendre une oeuvre à des années d’intervalle, parce qu’on a changé. Et ma façon de peindre aussi a changé. Mais je pense l’avoir mené à une résolution plus harmonieuse, où les formes flottent moins dans l’espace comme dans la version originale ci-dessous.

Mais le plus grand bénéfice de cet exercice, c’est la perspective sur l’ensemble de ce que j’ai fait. C’est comme si je faisais une promenade dans mon jardin, visitant tout ce que j’ai semé ou planté depuis quelques décennies, des petites fleurs printanières jusqu’aux arbres dont les feuillages s’épanouissent en automne. Le point de vue est intéressant!

C’est satisfaisant et simulant aussi, car ce processus de révision amène une réflexion. Ce qui risque d’avoir une influence sur la suite des choses, on verra bien laquelle.

Louise Jalbert, « Sostenato », 2008-2019 Acrylique sur toile, 40 x 50 cm