Exposition collective Le cadeau

L’exposition collective à laquelle je participe débutera ce samedi à la galerie Beaux-Arts des Amériques, de Montréal.

Ayant comme thème commun Le cadeau, chaque artiste aura créé une oeuvre unique sur un panneau de bois de format 50 x 50 cm. Pour ma part, j’ai voulu exprimer l’un des cadeaux les plus précieux que la vie nous offre, c’est-à-dire la lumière, présence à la fois banale et merveilleuse, particulièrement quand elle éclaire les formes naturelles de notre environnement.

Parmi quelques aquarelles exécutées à cette fin, c’est finalement celle-ci que j’ai choisi de présenter et j’en suis heureuse car elle a été retenue par le jury. En ces mois de fin d’année, où la lumière se fait plus rare, j’espère qu’elle apportera un brin de joie aux visiteurs.

Venez visiter l’exposition et découvrir ce que 26 artistes auront réalisé autour de l’idée du cadeau. Une belle occasion de réfléchir à votre propre définition juste avant le temps des Fêtes.

 

7 novembre – 21 décembre
Galerie Beaux-Arts des Amériques, 3944 Saint-Denis, Montréal, H2W 2M2
Vernissage samedi le 9 novembre 2019,  13h à 16 h

Louise Jalbert, Surprise au mois d’août , 2019, Aquarelle sur papier, 2019, 50 x 50 cm

Surprise au mois d’août

En novembre prochain, je participerai à une exposition de groupe à la galerie Beaux-Arts des Amériques, à Montréal.

Cette exposition aura un thème, qui est Le Cadeau. Chacun est libre d’interpréter ce thème à sa guise. Pour ma part, parmi tous les cadeaux que la vie nous offre, celui de la lumière est l’un des plus précieux.

Sans la lumière du soleil, il n’y aurait pas de vie sur terre, et l’on sent bien, quand elle se fait rare en hiver, l’importance qu’elle exerce sur notre bien-être. Je pourrais dire qu’elle est à la source même de mon métier: c’est elle qui me donne le plaisir simple mais fondamental de voir. Ce sont les changements de lumière qui me révèlent les variations de couleurs et qui estompent ou accentuent ses jeux sur les formes. C’est encore elle qui nous fait comprendre l’espace et sa profondeur; à certaines heures du jour, mine de rien, il lui arrive d’ajouter une touche de sublime à notre monde matériel.

Une seule oeuvre par artiste sera présentée à cet évènement, mais afin de pouvoir choisir, j’ai préparé plusieurs aquarelles. Voici l’une d’elles.

Louise Jalbert, Surprise au mois d’août, 2019, Aquarelle sur papier, 50 x 50 cm

Au bout du chemin

Je reviens d’un voyage sur la Côte Nord. Ce voyage, j’en rêvais depuis longtemps, désirant connaître ce coin de pays qui s’étire le long du Saint-Laurent jusqu’au Labrador, aller jusqu’au bout de la route #138 et au delà. Comptez 1250 kilomètres jusqu’à Natasquan, d’un côté l’eau qui brille et de l’autre la forêt, des rivières impétueuses à couper le souffle, autant de roches et de plages, le fond de l’air vif et les moustiques.

C’est vaste et silencieux. L’espace nous ouvre le coeur et les gens du coin en profitent aussitôt pour y entrer, restant longtemps en nous après le retour. De cette distance, j’ai acquis une perspective; les pensées se sont décantées, et j’en suis venue à une décision, celle de faire moins de choses et de les faire mieux.

Et ce que je veux faire mieux, à part l’art essentiel de vivre, c’est la peinture. Pour cela, il faut du temps et de la concentration; c’est pourquoi le blogue continuera désormais de façon ponctuelle. Il permettra de vous faire part d’événements à venir, comme cette exposition de groupe à la galerie Beaux-Arts des Amériques, à laquelle je serai heureuse de participer en novembre. Vous pouvez également me trouver sur Instagram.

Je vous remercie de votre présence au cours de cette aventure des plus stimulantes, et j’espère qu’elle aura su vous apporter un peu de joie sur votre chemin.

« Rivière La Romaine, Minganie », 2019, photo Louise Jalbert
« Sur les roches, Grande Bergeronnes, Manicouagan », photo Guilda Dionne 2019,

Pivoines tombantes

Un dernier dessin de pivoines, fait quand elles s’épanouissent avec un tel abandon que les fleurs, devenues trop lourdes, s’inclinent avec une volupté qui me séduit à chaque fois.

Abandon et volupté sont au coeur de ce que je vous souhaite de vivre pour les prochaines semaines d’été, au gré des élans de ciel jaune et de vent tiède. Au plaisir de vous retrouver à la mi-août avec de nouvelles inspirations!

Louise Jalbert, Pivoines tombantes, 2019, encre sur papier, 2018, 22 x 28 cm

Abondance

Chaque printemps, les pommiers devant chez moi se couvrent de fleurs. Cela dure deux semaines au cours desquelles l’odeur et la couleur de ces fleurs attirent les abeilles qui viennent y butiner, transportant le pollen de l’étamine au stigmate, favorisant la pollinisation: l’ovule de la fleur fécondée deviendra la pomme.
Ce processus terminé, les fleurs tombent et se déposent délicatement au sol, en un somptueux tapis de pétales roses; on dirait la conclusion d’un grand mariage. Et c’en est un!

Après ces longs mois de froid et de gris, cette opulence colorée fait du bien, même si j’ai un peu de mal à suivre car tout se réveille en même temps: pommiers, rhododendron, herbe, tulipes, fougères, muguet et pissenlits.

Ne serait-ce que visuellement, c’est prodigieux. Et comme j’ai un jardin, j’ai aussi beaucoup à faire.
Auparavant, je m’inquiétais de délaisser l’atelier pour m’occuper du jardin. Comme si l’un allait m’éloigner de l’autre. En fait, l’un nourrit l’autre. Mains dans la terre ou la peinture, taillant une branche ou mélangeant des couleurs, le processus est créatif.

C’est le temps de m’occuper du jardin, et j’avoue y courir avec gratitude. L’air frais, le soleil, le feuillage frémissant au vent, le chant des oiseaux : une grande bouffée d’oxygène et d’espace après trop de temps dans le silence de l’atelier. Peindre y est long et ardu en ce moment, et j’ai besoin de temps pour laisser mûrir les choses.

Alors je me rend à l’abondance qui m’est offerte. Une autre germination se fait qui aboutira quand le temps sera venu.

Louise Jalbert, « Fleurs de pommier au sol » et  » Travail au jardin », 2019, Photographie

Le tilleul au début du printemps

Je regarde beaucoup les arbres. Ceux qui vivent près de chez moi, particulièrement s’ils sont devant mes fenêtre, deviennent avec le temps une présence familière dans la vie de tous les jours. Ils semblent immuables et pourtant ils changent un peu chaque jour, comme nous.
Pendant presque dix ans, j’ai observé ce grand tilleul au gré du temps et des saisons. Il donnait sur mon atelier. En été, son odeur embaumait le jardin et en hiver, le port de ses branches chargées de neige était majestueux. Le voici en esquisse, au tout début du printemps.

Louise Jalbert, Le tilleul, début de printemps, 2004, gouache sur papier, 30.5 x 22 cm

De retour dans l’atelier

Maintenant que mon processus d’inventaire est bien démarré, me voici de retour à l’atelier avec une meilleure concentration.

Il semble que le temps passé à revoir mon travail précédent m’ait permis d’intégrer la technique acrylique qui me posait problème auparavant. C’est plus plus naturel maintenant, mes mains savent comment faire. Mieux encore, je reviens avec un regard rafraîchi et une perspective élargie.

Mon intention aujourd’hui est de continuer à peindre, mais de façon plus intuitive, pas tant comme un manifeste mais plutôt comme une pratique: je pars d’où je suis, avec ce que j’ai compris jusqu’à présent et je vais de l’avant avec ce qui vient. Je suis curieuse de voir ce qu’il en ressortira, et ce que j’en apprendrai: voilà un début.

Louise Jalbert, « Jaune en octobre« , 2019, Acrylique sur toile, 76 x 92 cm