Contrepoint

Un fil qui court en direction opposée des autres, enlaçant leurs fibres en un tissage uniforme.
Une voix qui chante sur un autre registre, amplifiant les autres voix.
Une intention qui donne le ton pour cette prochaine année à vivre.

Lisez cette pensée offerte par le moine Mathieu Ricard

Quel courant portera mes pensées et mes gestes cette année?
Créer de la beauté et de l’harmonie.
Tous les jours, dans l’atelier et dans ma vie. Ça peut être aussi simple qu’un sourire.

Voilà le fil conducteur: il n’y a plus qu’à le suivre.

Louise Jalbert, Contrepoint, acrylique et collage sur papier, 2002, 55 x 75 cm

Quand tombe la neige,

…on s’arrête spontanément pour la regarder, ne serait-ce que quelques secondes. Sous nos yeux, les flocons dansent en silence et viennent se déposer tout en douceur. C’est comme un miracle. Pour un instant, notre attention est entière, suspendue et béate.

Que votre temps des Fêtes soit aussi doux et léger, lui aussi suspendu dans le temps, et que votre attention puisse se poser sur vous-même et ceux qui vous entourent.

Merci de votre présence sur cette page. Vos généreux commentaires m’inspirent à vous apporter chaque semaine un peu plus, un peu mieux…

Meilleurs Voeux pour un Joyeux Noël!

Au plaisir de vous retrouver le 2 janvier prochain.

Louise Jalbert, « La neige qui tombe », 2018, Gouache sur papier, 23 x 30 cm

Octobre

Comme je m’inspire beaucoup de la nature, celle que j’ai sous les yeux au quotidien, il y a des moments dans l’année qui sont particulièrement stimulants, voire exaltants. Notre beau mois d’octobre en est un.

En quelques courtes semaines, de fin septembre à début novembre, ici au Québec, les couleurs des végétaux changent progressivement à chaque jour, déployant un éventail de couleurs tantôt éblouissantes, tantôt richement nuancées. Tout comme les écureuils qui se hâtent d’accumuler des provisions avant l’hiver, je me dépêche d’engranger autant d’études que possible de ces nombreuses harmonies.

Ce qui m’amène à travailler de façon beaucoup plus rapide; cela donne un effet plus relâché, moins fouillé. Bien que je voie ce qui pourrait être approfondi dans la gouache ci-haut, j’aime l’effet indéfini et énergique qui s’en dégage.

Dans mon désir d’exprimer ce que je perçois d’intangible dans la nature, cette qualité sera intéressante à explorer dans mes prochains essais. Avec ces grandes gouaches réalisées prestement, je définis peu à peu où je m’en vais, une étape à la fois.

Louise Jalbert, « Le lilas en octobre », 2018, Gouache sur papier, 75 x 55 cm

Dehors

est un des mots les plus joyeux que je connaisse. « Allez jouer dehors, les enfants » nous disait ma mère et c’était la récréation, été comme hiver.

J’ai toujours ce sentiment de liberté quand je suis dehors. C’est pour ça, peut-être, que que je peins à partir de la nature, parce que je m’y sens bien. Et dès que le temps le permet, je m’installe dehors pour travailler.

Pour des raisons pratiques, à l’extérieur j’utilise des techniques comme l’aquarelle ou le dessin, faciles à transporter. L’important pour moi est de capter la lumière, les couleurs, et me laisser imprégner par la vie autour de moi sous forme de sons, d’odeurs et de sensations diverses.

Voilà pourquoi je serai à l’extérieur de l’atelier autant que possible cet été. J’y reviendrai quand il pleut, et mon travail s’en trouvera bien aise.

Sur le bord de l’eau, Lacs Pinatel, Québec, été 2016

Le rythme et la couleur

Voilà deux composantes essentielles dans mon travail; et comme je veux leur donner plus d’importance, je me concentre sur elles en ce moment.
Isoler les composantes, c’est comme manger une orange un quartier à la fois: c’est plus facile et digeste…

J’ai expérimenté sur de la toile libre avec différents formats et matériaux pour voir ce qui se rapproche le mieux de ma vision.

En n’utilisant qu’une ou deux couleurs, des gestes spontanés et de larges pinceaux, je suis arrivée à un résultat étonnant, frais et dynamique.

J’y vois un belle leçon de simplicité, à retenir. Mais je veux y ajouter du contraste et plus de complexité.

Quelle sera la prochaine étape? Elle sera dans cette direction, en réunissant plus de rythmes et couleurs sur un même surface.

Où cela mène-t-il? J’ai une petite idée, mais rester à l’affut de ce qui se présente fait aussi partie de l’aventure.

Louise Jalbert, Essais techniques, 2018:
Rythmes de bleus en bandes, huile et acrylique sur toile, 86 x 93 cm
Rythmes verticaux et horizontaux en mouvement, huile sur toile, 63 x 76 cm
Essais de feuillage jaune, acrylique sur toile, 57 x 72 cm
Essai de ciel bleu, acrylique sur papier toilé, 51 x 40 cm

Dessins d’oiseaux

Il y a une semaine ou deux, j’étais devant ma fenêtre quand j’ai remarqué deux oiseaux, un mâle et une femelle Cardinal rouge, posés sur les branches d’un arbuste tout près.
Enfin, le retour des oisehttp://www.dfrinta.comaux!

Par un beau hasard, je recevais le jour même un courriel d’une amie, Dagmar Frinta, incluant les dessins d’oiseaux qu’elle venait de faire.

Le carnet de croquis d’une artiste est un lieu intime, un espace de tentatives, d’essais, de notes. C’est toujours un privilège d’y avoir accès, et un plaisir de regarder l’évolution de ses idées et ses inspirations.

Comme c’est souvent le cas dans un carnet, les dessins ici sont un exercice d’observation, et une façon de se remettre en contact ainsi avec soi-même, exercice que je pratique moi-même.

Excellente dessinatrice de longue date, Dagmar réussit à saisir les attributs et le caractère de ses modèles. Ses croquis révèlent également une sensibilité aux oiseaux, et une réelle joie à les regarder.
Il en émane une spontanéité et une ferveur qui les rend, je crois, particulièrement attachants.

 

Dagmar Frinta, « Étourneau sansonnet, » « Pic-bois, » Corneille d’Amérique, » « Sitelle à poitrine blanche, »   2018, Crayons de couleur sur carnet de note, 15 x 10 cm.
Photos Dagmar Frinta

Amender le sol

Je viens de terminer mon inventaire. C’est un exercice fastidieux, mais j’aime bien le faire. D’abord, c’est une façon de revoir le travail de l’année précédente, et ce recul stimule invariablement une réflexion. En passant d’une oeuvre à l’autre, je parcours les idées qui les sous-tendent, je vois celles qui ont été abouties, celles qui restent en ébauche et que j’ai peut-être envie de poursuivre.

Ensuite, je remets de l’ordre dans l’atelier pour créer un nouvel espace physique et mental. Mais avant de tout ranger, je garde toujours quelques pièces avec moi, que je place sur un mur. Certaines sont achevées, d’autres pas.

Sur ce mur, il y a un ramassis d’images qui m’inspirent: des reproductions de tableaux, des photos qui me rappellent une idée, une harmonie de couleurs, des bouts de tissus. Toutes ces images forment un ensemble qui génère un conversation silencieuse, mais fertile.

J’aime avoir ce mur sous les yeux: c’est un univers abondant de possibilités, un grand collage qui nourrit mon imaginaire.
C’est mon terreau de rêverie, dont j’amende le sol avec soin.


Photo 2: Louise Jalbert, « Feuillage rouge sur feuillage jaune, 2016-2017, aquarelle sur papier, 18x 27 et 37 x 54 cm, et quelques croquis, reproductions des oeuvres de Pierre Bonnard, Marc Chagall, Mark Rothko, David Hockney, Henri Matisse, Claude Monet, et W.M.Turner.
Photo 1: Louise Jalbert, Aquarelles de la série « Le nez dans l’herbe », 2015-2017