L’inventaire complet, c’est parti.

Tout artiste en arts visuels bâtit un inventaire avec le temps. Le processus de création implique une production d’oeuvres et d’essais plus ou moins aboutis, plus ou moins pertinents selon la recherche, mais qui ont servi à développer un corpus. On ne vend jamais tout non plus, ce qui fait qu’avec les années, il y a une accumulation.

Ça fait un moment que je songe à refaire mon inventaire au complet, en bonne et due forme. Un projet considérable et que je ne savais trop comment entreprendre. Fort heureusement, notre association d’artistes à Montréal, le RAAV, offre chaque année un choix de formations en gestion de carrière artistique, que ce soit la présence en ligne ou les dédales de l’archivage. J’ai donc suivi celles en relation avec mon projet, après quoi j’ai consulté un ami bibliothécaire afin de me faire un système sur mesure, simple et adéquat.

Pourquoi me donner la peine de faire ce travail? Pour ma paix d’esprit d’abord; c’est beaucoup plus commode de savoir ce que j’ai fait et comment le trouver. Étant plutôt organisée de nature, j’ai toujours tenu une certaine classification. Mais le temps parfois a manqué, et il y a certains flous, par exemple des oeuvres que je n’ai pas revues depuis des années, et qui sont plus ou moins répertoriées. Il est temps de faire une révision, et de documenter le parcours des dernières décennies.

Et puis, mon art fait partie de mon héritage. Que celui-ci soit d’intérêt personnel ou culturel éventuellement reste à voir, mais je tiens à ce qu’il soit facile d’accès et compréhensible.

Cette tâche minutieuse demande du temps et de la patience. Afin d’en venir à bout sans m’y perdre, j’ai résolu d’établir un budget et d’engager une assistante. Quelle bonne idée j’ai eue!

M’adressant à notre association artistique régionale cette fois, Culture Montérégie, j’ai été mise en contact avec Louise-Andrée Lalonde, qui possède les habiletés informatiques et l’expérience administrative nécessaire. Elle-même une artiste, elle comprend mes besoins, et notre collaboration lui permet d’apprendre à faire son propre inventaire, ce qui rend le tout stimulant pour les deux.

En tant que peintre, j’ai l’habitude de faire beaucoup de choses seule. Mais certaines tâches se font mieux à deux et c’est bien plus agréable ainsi. Tous les vendredis depuis la mi-janvier, nous progressons et nous avons à ce jour complété environ 25% du travail. Évaluation peut-être optimiste, mais je commence à voir la lumière au bout du tunnel.

Photos Louise Jalbert, « Inventaire en cours », and « Louise-Andrée au travail » 2019