Au cours de notre pèlerinage en Inde en mai dernier, nous avons eu le privilège de visiter plusieurs ashrams et de rencontrer quelques swamis remarquables.
L’un d’eux, Swami Janardananda, entr’autres projets, enseigne la tradition yogique aux jeunes de son voisinage, à Uttarkashi, Uttarakhand.
Après l’école, enfants et adolescents peuvent gravir l’escalier jusqu’au centre de yoga où ils sont invités à une séance de méditation, de chants sacrés, ou de postures de yoga. Les enseignements qu’ils reçoivent ainsi leur permettent de développer un esprit calme et fort, de même qu’un sens communautaire actif, principes qu’ils partagent ensuite avec leurs familles respectives.
Voilà plus de trente ans que Swami Janardananda a initié cette activité, et ce sont maintenant les enfants de la deuxième génération qui viennent et qui éduqueront la génération suivante. Alors qu’auparavant l’ignorance, la violence et l’alcoolisme étaient choses courantes parmi la population, la dignité et la solidarité sont maintenant de retour.
Après l’école, les enfants grimpent l’escalier qui mène au centre de yoga dont le jardin est soigneusement entretenu.
Au moment où la société indienne se développe à un rythme fulgurant, ce projet éducatif soutient la préservation de son héritage spirituel. Touchée par cet exemple d’enseignement, j’ai posé la question suivante à Swami Janardananda :
Quel est le rôle de l’artiste dans notre société?
Ce à quoi il m’a répondu après quelques instants de réflexion:
« Exprimez, sans vous exhiber. Tout est divin; si cela vient du coeur, ce sera divin ».
(J’ai interprété « sans vous exhiber » comme signifiant « sans vous exhiber personnellement » plutôt que sans exposer les oeuvres.)
Réponse simple et profonde, dont j’apprécie l’ouverture car il est impossible de définir le rôle de l’artiste (malgré mon questionnement). Créer ne peut être un devoir, c’est une impulsion, qui doit demeurer libre. Et qui vient du coeur.
Ces quelques mots qui peuvent suffire à orienter, non seulement le travail d’une artiste, mais celui de chacun d’entre nous.
Sur le bord de la route,
on trouvait aussi de fort bons conseils à qui veut bien les suivre.