Écorce et dénuement

De temps en temps, j’aime revenir à une impression de dépouillement, mettant de côté le superflu, et tout le fatras de nos vies complexes et agitées. Le dénuement de la nature en hiver m’y incite, comme un ami qui aurait choisit une vie monastique.

Pour je ne sais quelle raison, l’écorce des arbres me donne cette impression de grande simplicité. Peut-être parce que c’est le seul ornement qui reste aux arbres une fois les feuilles tombées, ou serait-ce plutôt la palette tout en retenue des tons bruns et gris?

Pourtant, en observant de plus près un seul pan d’écorce, je vois tout un monde: élaboré dans sa matière, riche en textures, et de nuances variées. Sobre, certainement. Mais aussi accidenté, rude, protecteur et si discrètement séduisant.

À bien y regarder, la très humble écorce est une invitation à bien voir.

Louise Jalbert, Grande écorce no 7, 2017, aquarelle, 55 x 75 cm