Je viens de terminer mon inventaire. C’est un exercice fastidieux, mais j’aime bien le faire. D’abord, c’est une façon de revoir le travail de l’année précédente, et ce recul stimule invariablement une réflexion. En passant d’une oeuvre à l’autre, je parcours les idées qui les sous-tendent, je vois celles qui ont été abouties, celles qui restent en ébauche et que j’ai peut-être envie de poursuivre.
Ensuite, je remets de l’ordre dans l’atelier pour créer un nouvel espace physique et mental. Mais avant de tout ranger, je garde toujours quelques pièces avec moi, que je place sur un mur. Certaines sont achevées, d’autres pas.
Sur ce mur, il y a un ramassis d’images qui m’inspirent: des reproductions de tableaux, des photos qui me rappellent une idée, une harmonie de couleurs, des bouts de tissus. Toutes ces images forment un ensemble qui génère un conversation silencieuse, mais fertile.
J’aime avoir ce mur sous les yeux: c’est un univers abondant de possibilités, un grand collage qui nourrit mon imaginaire.
C’est mon terreau de rêverie, dont j’amende le sol avec soin.
Photo 2: Louise Jalbert, « Feuillage rouge sur feuillage jaune, 2016-2017, aquarelle sur papier, 18x 27 et 37 x 54 cm, et quelques croquis, reproductions des oeuvres de Pierre Bonnard, Marc Chagall, Mark Rothko, David Hockney, Henri Matisse, Claude Monet, et W.M.Turner.
Photo 1: Louise Jalbert, Aquarelles de la série « Le nez dans l’herbe », 2015-2017