Voilà plus de deux semaines que je travaille différentes versions de cette image.
Je voudrais capter une vision fugace, une lueur d’éternité aperçue en cuisinant mon diner, un jour de novembre.
Ce que je veux peindre est au-delà de ce que je vois.
Mais il passe par là. Et dans mon effort pour le saisir, je reste prise dans les branches, les arbustes, la lumière. Obstinée, je jongle avec les couleurs, la composition, et les coups de pinceau.
Cela m’échappe encore.
Mais je sais qu’il y a un processus en cours, et qu’il a ses exigences. Quand j’aurai fait suffisamment d’etudes pour passer outre à la représentation détaillée, je vais oublier la technique et ma main va enfin faire ce que bon lui semble. Alors, j’arriverai à garder l’équilibre entre attention et abandon et l’image pourra enfin respirer.
J’allais dire: danser.
J’aime danser et je vois les ressemblances entre ces deux disciplines.
D’abord, on réchauffe les muscles. Ensuite on apprend les mouvements jusqu’à ce que le corps les éxécute sans réfléchir, et enfin, on bouge avec la musique. C’est alors qu’on peut exprimer quelque chose.
Un premier croquis
Plus libre que l’étude de gouache ci-dessus, il est proche de ce que je veux faire. Dessiner en noir et blanc me permet de cerner rapidement l’essentiel de mon idée.
Dans l’atelier en ce moment, je marche sur mes propres orteils.
J’espère danser bientôt.