Dimanche, je suis allée visiter l’exposition de Nathalie Vanderveken à la Maison de la culture Villebon, située à Beloeil. J’avais rencontré Nathalie il y a quelques années, quand nous participions toutes les deux à un organisme pour artistes de la relève, Agrégat.
Originaire de Trois-Rivières, Nathalie a complété une maîtrise en arts visuels à l’Université Laval, ainsi que deux résidences en estampes, développant une démarche autour du vêtement, ainsi qu’un intérêt pour le travail sur papier.
L’exposition s’intitule « Sur Mesure », parce que l’artiste puise son inspiration dans les patrons de couture.
Mais il y a plus…
D’abord, elle les déplie, puis les observe. Cet univers de papier fragile, avec ses lignes pointillées, ses tracés, ses flèches et ses directives, est fait pour confectionner un vêtement. Nathalie par contre, y voit un monde de possibilités formelles, qu’elle s’empresse de déjouer, d’où l’ironie du titre.
À partir de l’idée du patron-mode d’emploi, elle détourne la fonction de celui-ci en déconstruisant les volumes pour créer un assemblage hors normes de formes et de matières. Ces sculptures à l’aspect vestimentaires ne se conforment à aucune anatomie. Elles évoquent sans la définir la présence d’un corps improbable, comme si elles s’étaient développées selon d’autres impératifs. Le travail sensible et juste de la matière apporte un contraste de souplesse et de mouvement qui donne vie à ces constructions.
Sur mesure devient au fur et à mesure. Au patron servant de point de départ, les oeuvres répondent par une exploration des multiples possibilités d’invention.
J’ai particulièrement apprécié l’aspect dynamisant qu’elles offrent à notre perception. Le regard est interpelé par ces dessins et ces formes construites sans contraintes, avec un sens de la démesure qui est ludique, voire contagieux!