La neige qui tombe

Regarder la neige tomber est toujours un peu magique.
Sauf quand on est au volant, bien sur.

Mais pendant quelques minutes, si je mets de côté les inconvénients, et que je regarde naïvement ce phénomène, cela peut-être fascinant. Tout comme peuvent l’être ces petits globes aux scènes d’hiver que l’on secoue pour voir tomber de petits confettis blancs. Sauf qu’ici la sphère est beaucoup plus grande.

Ce que j’observe, c’est que les flocons de neige descendants me font prendre conscience de la présence de l’air, par le simple fait d’occuper son espace auparavant invisible. Les plus proches sont plus gros, ils viennent atterrir sur mon visage. D’autres tombent plus loin, ils m’apparaissent de plus en plus petits. Tous ces points blancs de tailles variées créent un sens de la profondeur.

Et cela se fait de façon dynamique. Ensemble, ils virevoltent au gré des coups de vent, ou descendent en douceur, en une silencieuse chorégraphie qui se crée devant mes yeux. Le ciel est blanc, les couleurs sont estompées, et les formes des maisons, des arbres, des voitures deviennent un peu floues, presqu’effacées.

Cela donne une autre impression de l’espace, parce que maintenant l’air n’est plus ce vide que je suis habituée de ne pas voir, il devient habité, vivant et animé.

Et il prend sa place.
En fait, il est toujours ainsi, seulement, quand la neige tombe, je le vois.

Louise Jalbert, « Effet de neige, janvier », 2018, Gouache sur papier, 23 x 30 cm