Dans cette deuxième partie, je poursuis la série de photos prises lors de l’exposition « Mitchell-Riopelle, un couple dans la démesure », avec les tableaux de Joan Mitchell.
Devant un tableau de Joan Mitchell, on peut ressentir une énergie brute, passionnée, furieuse même, qui cohabite avec une grande finesse, voir un lyrisme qui ne se détecte pas du premier coup d’oeil. Au-delà de l’expression d’un paysage, j’y vois le jaillissement d’un état d’âme tumultueux, à la fois tendre et déchiré, qui s’exprime vivement, mais non sans nuances.
Comme l’a justement remarqué une amie, le dynamisme dans le tableau ci-dessus est d’une telle force, qu’il offre un contraste frappant avec la position immobile et l’attitude attentive de la personne qui le regarde.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Joan_Mitchell
http://joanmitchellfoundation.org
Dans le détail de l’oeuvre ci-contre, on peut voir les forces en jeu dans l’oeuvre de Mitchell: couleurs délicates utilisées en transparences, suggérant une profondeur immatérielle, mises en opposition avec une utilisation gestuelle véhémente de la pâte picturale qui nous ramène à sa matérialité.
Mitchell utilise le blanc de la toile pour faire vibrer des espaces colorés qui vont de la fine couche transparente à la l’utilisation en épaisseur de la peinture à l’huile.
Ci-dessus, les silhouettes des jeunes filles semblent compléter la série de taches sombres du tableau qu’elles regardent.
Je ne peux conclure sans mentionner cette dernière oeuvre de Jean-Paul Riopelle, véritable testament artistique qui les réunit tous les deux.
En novembre 1992, apprenant le décès de Joan Mitchell, Riopelle exécuta « L’hommage à Rosa Luxembourg », vibrante fresque de 30 tableaux maintenant accrochée dans le corridor qui relie le musée national des beaux-arts de Québec au pavillon Pierre Lassonde où se tenait l’exposition.
https://www.mnbaq.org/exposition/jean-paul-riopelle-1213